compétence et organisation des tribunaux de commerce spécialisés
En application des dispositions des articles 6 et 7 de la loi n° 22-07 du 5 mai 2022 portant découpage judiciaire et des dispositions de l'article 536 bis 2 de la loi n° 08-09 25 février 2008, modifiée et complétée portant code de procédure civile et administrative, deux décrets exécutifs ont été publiés au journal officiel n° 02 du 15 janvier 2023.Il s’agit du décret exécutif n° 23-52 du 14 janvier 2023 fixant les conditions et les modalités relatives au choix des assesseurs du tribunal de commerce spécialisé et du décret exécutif n° 23-53 du 14 janvier 2023 fixant la compétence territoriale des tribunaux de commerce spécialisés.
Rappelons que le tribunal commercial spécialisé créé par l’artcine 6 de la loi n° 22-07 du 5 mai 2022 portant découpage judiciaire est compétent pour connaitre certains contentieux limitativement énumérés à l’article 536 bis du code de procédure civile et administrative . Il s’agit des contentieux relatifs à la propriété intellectuelle , des contentieux des sociétés commerciales, notamment ceux relatifs aux associés, à la dissolution et à la liquidation des sociétés , du règlement judiciaire et de la faillite , des contentieux relatifs aux banques et aux institutions financières avec les commerçants , des contentieux maritimes, du transport aérien et des assurances relatives à l’activité commerciale et enfin des contentieux relatifs au commerce international.
Le tribunal commercial spécialisé est composé en vertu de l’article 536 bis 2 du code de procédure civile d’un juge assisté de 4 assesseurs ayant une large connaissance en matière commerciale et ont un avis délibératif et non pas seulement consultatif . Conformément au décret exécutif n° 23-52 , la liste des assesseurs est établie et mise à jour par une commission présidée par le président de la Cour d'implantation du tribunal de commerce spécialisé ou son représentant.Les assesseurs prêtent serment avant d’entrer en fonction.
Le nombre des tribunaux de commerce spécialisés a été fixé par le décret exécutif n° 23-53 à 12 assesseurs sur l'ensemble du territoire national. A part les tribunaux de commerce spécialisés d'Alger, d'Oran et de Constantine qui sont dotés d'un siège spécial , chacun des autres tribunaux de commerce spécialisés siègent au tribunal fixé par arrêté du ministre de la justice relevant de la Cour dans le ressort de laquelle est implanté le tribunal commercial spécialisé.Ainsi le tribunal commercial spécialisé d’Alger est compétent dans le ressort des cours d’Alger, Bouira,Tizi ouzou et boumedredes.
Maitre BRAHIMI Mohamed
Avocat à la cour de Bouira
brahimimohamed54@gmail.com
Les nouvelles mesures fiscales pour l'année 2023
La Direction Générale des Impôts vient de rendre public un communiqué dans lequel elle liste les nouvelles mesures fiscales de la loi de finances pour l'année 2023.
A consulter sur ce lien
L'Union Nationale des Barreaux d'Algérie décide d'une grève générale et illimitée
De guerre lasse , et en raison du silence des autorités face aux revendications légitimes des avocats concernant la nouvelle fiscalité à laquelle sont désormais astreints les avocats en application des dispositions de la nouvelle loi de finances pour l'année 2022, l'Union Nationale des Barreaux d'Algérie qui s'est réunie à Constantine ce samedi 08/01/2022 a décidé d'entamer une grève générale et illimitée à compter du jeudi 13 janvier 2022.Il était pour le moins incompréhensible qu'après avoir décidé en 2021 d'instaurer ce nouveau système fiscal puis l'ont retiré suite à la protestation des avocats , les responsables du ministre des finances reviennent à la charge et font passer ce nouveau système via la loi de finances sans aucune consultation des représentants des avocats. Cet empressement des autorités à assujettir les avocats au même régime fiscal que celui appliqué aux commerçants est d'autant plus incompréhensible que des propositions sérieuses et compatibles avec la profession d'avocat en l'occurrence le prélèvement à la source ont été soumises à qui de droit mais en vain.
Présentation de notre nouvel ouvrage
Mon nouvel ouvrage en langue nationale édité par "les Editions Berti" intitulé " Les règles du procès devant les juridictions civiles " a été mis sur le marche ce mois de septembre 2021.
A partir de l’analyse des textes législatifs et réglementaires notamment les dispositions du code de procédure civile et administrative, et sur la base des arrêts de la Cour suprême publiés depuis sa création en 1963 jusqu’en 2021 cités avec leurs résumés dont le nombre dépasse les 1700 arrêts , ce livre de 850 pages qui traite de la procédure civile et des règles du procès devant les juridictions civiles présente un exposé complet de la stratégie et de la technique du procès devant les tribunaux civils.
La structure de l’ouvrage qui suit le déroulement du procès compte cinq axes essentiels: Après une explication de la notion de procédure et de son contenu, l’auteur étudie dans une premier partie l’action judiciaire ( la nature juridique de l’action en justice, la classification de l’action en justice, les demandes et défenses), dans la deuxième partie l’activité du juge ( les actes juridictionnels, les actes de la juridiction gracieuse ), dans la troisième partie la compétence ( la compétence d’attribution et la compétence territoriale, la prorogation de juridiction) ,dans la quatrième partie l’instance (les principes généraux gouvernant l’instance, le déroulement de l’instance ,les procédures de l’instance, les procédures spéciales, les jugements, les voies de recours ordinaires et extraordinaires), et dans une cinquième et dernière partie l’arbitrage interne et l’arbitrage commercial international .Cet ouvrage répond ainsi aux préoccupations des acteurs et justiciables des juridictions civiles qu’ile soient avocats, juges, huissiers de justice, experts judiciaires , universitaires , étudiants ou simples particuliers ,et sera un outil pratique notamment pour les juristes et les avocats débutants qui pourront assimiler rapidement et facilement les techniques du procès civil.
Très souvent l’instance engagée devant une juridiction se termine par une décision déboutant le demandeur ou prononçant l’irrecevabilité de l’action pour vice de forme ou pour méconnaissance d’une règle de procédure qui aurait pu être facilement évitée. très Souvent aussi des jugements des tribunaux sont censurés et annulés par la cour d’appel ou des arrêts des cours d’appel cassés par la Cour suprême pour les mêmes raisons. Le but de cet ouvrage qui est avant tout un outil pratique beaucoup plus que théorique , est d’accompagner les professionnels du droit dans leurs parcours professionnels sans commettre les erreurs de forme ou de fond qui aboutissent au rejet des actions engagées.
La restructuration de la Cour suprême et la revivification de ses activité notamment la mise à jour et l’enrichissement de son site internet aussi bien dans la forme que dans le fond , un site qui inclut la presque totalité des arrêts qu’elle a précédemment publiés dans sa revue accompagnés d’un guide de ces arrêts avec le renvoi aux références, sera un appoint et un assistant au présent ouvrage puisqu’ il sera désormais aisé au lecteur de prendre connaissance du contenu intégral des arrêts mentionnés dans les bas de page du présent ouvrage en se rendant sur ce site et incidemment les télécharger ou les imprimer.
Maitre BRAHIMI Mohamed
Avocat à la cour de Bouira
brahimimohamrd54@gmail.com
L’incarcération de maitre Abderraouf Aslane : l’UNOA réagit
L'Union nationale des ordres des avocats d’Algérie vient de décider d'un boycott de l'activité judiciaire au niveau national pour le lundi 7 juin 2021.Cette décision a été prise suite à l'incarcération du confrère maitre Abdarraouf Arslane en vertu d'un mandat de dépôt décerné le 26 mai 2021 par le juge d’instruction du tribunal de Tebessa.La mise sous mandat de dépôt a été décidée après qu’une accusation pour le moins surréaliste a été imputée à l'avocat .Il s'agit de l'appartenance au mouvement Rachad que les autorités ont décidé de qualifierde mouvement terroriste. S’agissant d'un avocat en exercice présentant toutes les garanties de présentation pour répondre des faits qui lui sont reprochés tant devant le juge d'instruction que devant la juridiction de jugement , il est pour le moins incongru et non conforme à la loi que cet avocat , auxiliaire de justice ,soit placé sous mandat de dépôt qui plus est, et d'après le rapport présenté devant l'Union nationale des avocats, le dossier des poursuites ne contient aucune preuve ou élément sérieux corroborant l’inculpation pour fait d'appartenance à une organisation terroriste.
Cette accusation est d’autant plus suspicieuse que l’avocat est connu pour être un membre actif du collectif de défense des détenus du Hirak.La décision de placement de maitre Arslane sous mandat de dépôt ne peut en aucun cas relever d’une infraction de participation à une organisation terrorise , cette qualification induit préalablement la preuve de l’existence d’une telle organisation c’est-à-dire une organisation qui a commis des actes matériels de terrorisme au sens de l’article 87 bis du code pénal et du décret législatif n° 92-03 du 30/09/1992 relatif à la lutte contre la subversion et le terrorisme ce qui ne s’applique nullement même à une organisation telle que Rachad qui bien qu’étant une organisation d’opposition ne peut être qualifiée de terroriste du moment qu’elle n’a commis aucun acte matériel portant atteinte aux personnes ou aux biens.
Il est de notoriété publique que nos juges pénaux notamment depuis le déclenchement du Hirak ont la main lourde quant aux peines prononcées et aggravent exagérément la qualification des faits reprochés à ceux et celles appréhendés durant les manifestations pacifiques hebdomadaires. Ces faits ( manifester pacifiquement et arborer des slogans ou banderoles hostiles au pouvoir ) qui dans un Etat démocratique constituent un droit constitutionnel et fondamental , sont qualifiés au gré de l’humeur de nos juges tantôt de délits aggravés tantôt de crimes passibles du tribunal criminel. S’attaquer à un avocat et l’incarcérer au motif apparent qu’il est membre actif d’un collectif de défense des détenus du hirak sous couvert d’appartenance à une organisation terroriste est un grave précédent qui écorche encore plus la présomption d’innocence déjà fortement ébranlée et la réaction de L'Union nationale des ordres des avocats d’Algérie est salutaire à plus d’un titre.
Les sites de la Cour suprême et du Conseil d'Etat dans un nouveau design
Après des années de disette " jurisprudentielle" la Cour suprême et le Conseil d'Etat viennent de mettre en ligne leurs sites dans un nouveau design.Des sites remarquables avec de nouveaux contenus et de nouvelles rubriques.La jurisprudence qui intéresse en premier lieu les professionnels du droit y est largement representée avec pratiqement tous les arrêts précédemment publiés dans les revues de ces deux hautes juridictions.Les magistrats et les avocats ainsi que tous ceux interessés par la pratique judiciaire y trouveront enfin un exellent outil pour leurs recherches
Publication du décret exécutif portant obligation du port d’un masque de protection (COVID 19)
Le décret exécutif imposant le port d’un masque de protection dans le cadre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du covid19 vient d’être publié au journal officiel n° 30 du 21 mai 2020. Il s’agit du décret exécutif n° 20-127 du 20 mai 2020 modifiant et complétant le décret exécutif n° 20-70 du 24 mars 2020 fixant des mesures complémentaires de prévention et de lutte contre la propagation du Coronavirus (COVID-19).
En application de l’article 13 bis de ce décret , le port d’un masque de protection est obligatoire pour toutes personnes et en toutes circonstances, sur la voie et les lieux publics, sur les lieux de travail ainsi que dans tous les espaces ouverts ou fermés recevant le public, notamment les institutions et administrations publiques, les services publics ,les établissements de prestations de services et les lieux de commerce . Le texte défini le masque de protection comme étant tout moyen de protection produit industriellement ou confectionné de manière artisanale, destiné à prévenir contre l'épidémie du Coronavirus.
En vertu de l’article 13 ter. dudit décret exécutif , tout administration, établissement recevant le public, ainsi que toute personne assurant une activité de commerce ou de prestation de services, sous quelque forme que ce soit, sont tenus d'observer et de faire respecter l'obligation du port de masque de protection, par tous moyens, y compris en faisant appel à la force publique.
Concernant les sanctions encourues en cas de non respect de l’obligation du port d’un masque de protection , l’article 17 du décret exécutif énonce que : « Les personnes enfreignant les mesures de confinement, de port du masque de protection, des règles de distanciation et de prévention et les dispositions du présent décret, sont passibles de peines prévues par le code pénal ».Quels sont le taux et la nature de ces peines pénales. Ce sont les peins prévues par les articles 290 bis et 459 de la nouvelle loi n° 20-06 du 28 avril 2020 modifiant et complétant l’ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal.
Dans le meilleur des cas , la personne qui enfreint l’obligation du port d’un masque de protection est passible d’une amende de 10.000 DA à 20.000 DA et d’un emprisonnement pendant trois 3 jours . Mais la personne qui enfreint cette obligation durant la période de confinement sanitaire peut être poursuivie et condamnée en vertu du nouvel article 290 bis du code pénal qui dispose : « Est puni d’un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d’une amende de 60.000 DA à 200.000 DA, quiconque, par la violation délibérée et manifeste d'une obligation de prudence ou de sécurité édictée par la loi ou le règlement, expose directement la vie d’autrui ou son intégrité physique à un danger. La peine est l’emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et l’amende de 300.000 DA à 500.000 DA, si les faits suscités sont commis durant les périodes de confinement sanitaire ou d’une catastrophe naturelle, biologique ou technologique ou de toute autre calamité. ». Etant actuellement dans une période de confinement , et le défaut du port d’un masque de protection pouvant constituer un risque sanitaire pour autrui notamment si la personne dépourvue du masque est porteur du coronavirus, le juge peut sans mal considérer que la personne appréhendée sans masque de protection a commis l'infraction visée à l’article 290 bis du code pénal et est par conséquent passible des sanctions prévues audit article et sera de ce fait condamnée à ce titre à une lourde peine.
Maitre BRAHIMI Mohamed
Avocat
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Entrée en vigueur de la loi instituant les tribunaux criminels d'appel
Les tribunaux criminels d’appel , institués par La loi organique n° 17-06 du 27 mars 2017 modifiant la loi organique n° 05-11 du 17 juillet 2005 relative à l’organisation judiciaire et la loi n° 17-07 du 27 mars 2017 modifiant et complétant l’ordonnance n° 66-155 du 8 juin1966 portant code de procédure pénale , siègeront dès le prochaine rentrée judiciaire 2017-2018.
L’article 2 de la loi organique n° 17-06 qui modifie l’article 18 de la loi organique du 17/07/2005 dispose : « Il existe au niveau de chaque Cour, un tribunal criminel de première instance et un tribunal criminel d’appel dont la compétence, la composition et le fonctionnement sont fixés par la législation en vigueur ».Le principe de la création d’un tribunal criminel d’appel ainsi posé ,la loi n° 17-07 fixe et détaille l’organisation et le fonctionnement de cette nouvelle juridiction.
En application du principe introduit par le nouvel article 1 du code de procédure pénale selon lequel : « toute personne condamnée a le droit de faire examiner sa condamnation par une juridiction supérieure », l’accusé condamné par un tribunal criminel peut donc désormais faire appel de sa condamnation devant un tribunal criminel d’appel.
Droit du travail:Agence nationale de l'emploi
La loi n° 20-03 du 30 mars 2020 modifiant et complétant la loi n° 04-19 du 25 décembre 2004 relative au placement des travailleurs et au contrôle de l'emploi vient d’être publié au journal officiel n° 20 du 5 avril 2020 .La modification concerne l’article 14 qui fixe le délai dans lequel l'agence nationale de l'emploi, les communes et les organismes privés sont tenus de satisfaire l'offre d'emploi déposée par l’employeur. Ce délai était auparavant de 21 jours .Il est désormais de 5 jour seulement. Cette mesure est donc en faveur de l’employeur qui n’est plus tenu d’attendre une longue période pour procéder au recrutement direct à défaut de réponse à son offre d’emploi. Par contre une autre obligation été imposée à l’employeur par la nouvelle loi. Celui-ci doit obligatoirement traiter toutes les demandes des demandeurs d'emploi orientées et inscrites sur les listes nominatives qui lui sont envoyées par l'organisme de placement habilité et de notifier à cet organisme la suite qui leur est réservée. .
La Direction Générale des Impôts communique sur les nouvelles dispositions fiscales de la loi de finances pour 2020
La loi de finances pour l'année 2020 a introduit de nouvelles dispositions concernant le secteur de la justice :
- Réintroduction du régime de la déclaration contrôlée au profit des personnes exerçant des professions non commerciales notamment pour les avocats qui étaient jusque là assujéttis à l'impot forfaitaire unique .
L’article 2 de la loi de finances pour 2020 a créé les articles 22 à 29 au sein du code des impôts directs et taxes assimilées (CIDTA) à l’effet de mettre en place un régime fiscal spécifique au profit des personnes exerçant une activité libérale.
Les contribuables qui perçoivent des bénéfices non commerciaux ou assimilés sont, en ce qui concerne le mode de détermination du bénéfice à retenir dans les bases de l'impôt sur le revenu global (IRG), soumis au régime de la déclaration contrôlée du bénéfice net.
La nouvelle loi de fiances a défini la notion de bénéfices non commerciaux : Les bénéfices non commerciaux sont les bénéfices des professions libérales, des charges et offices dont les titulaires n'ont pas la qualité de commerçant et de toutes occupations, exploitations lucratives et sources de profits ne se rattachant pas à une autre catégorie de bénéfices ou de revenus.
Ces bénéfices comprennent également :
- Les produits de droits d'auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs et par leurs héritiers ou légataires ;- Les produits réalisés par les inventeurs au titre soit de la concession de licences d'exploitation de leurs brevets, soit de la cession ou concession de marques de fabrique, procédés ou formules de fabrications.-
- Les dispositions de l’article 32 de la loi de finances pour 2020 ont réintroduit la taxe judiciaire d’enregistrement relative au certificat de nationalité et au casier judiciaire.
Ces actes , dressés par les greffiers, sont, désormais, assujettis à la taxe judiciaire d’enregistrement qui est acquittée par l’apposition d’un timbre fiscal amovible correspondant au tarif de 30 Les certificats de nationalité et les casiers judiciaires délivrés par voie électronique sont par contre exemptés de cette taxe.
LE COMMUNIQUE DE LA DGI DANS SON INTEGRALITE ICI
Grève des avocats
La decision de L'Union des ordres des avocats décrétant une grève de deux jours à compter du dimancge 11 mars et l'organisation de sit-in et des marches de soutien aux manisfestations populaires appelant au refus du cinquieme mandat , au retrait de la candidature e du president sortant et au respect de la consttution massivemet suivie.
Le timbre d’avocat exigible à compter du 16 septembre 2018
Par M.Brahimi , avocat - le 06/09/2018
Le « timbre d’avocat » institué par l’article 119 de la loi de finances pour 2018 est désormais exigible à compter du 16 septembre 2018 .En vertu de cet article de loi , ce droit professionnel appelé « timbre d’avocat » dont le produit est destiné à financer la caisse de prévoyance sociale des avocats créé par l’article 107 de loi n° 13-07 du 29 octobre 2013 portant organisation du métier d’avocat est dû par chaque avocat qui a l’obligation de l’apposer sur les requêtes juridiques et les requêtes introductives sous peine d’irrecevabilité. La non apposition du timbre sur la requête entraine donc son irrecevabilité.Cette sanction on s’en doute peut entrainer de graves conséquences qui peuvent même aboutir à la perte du droit objet de l’instance en cause.Il en est ainsi si cette irrecevabilité est prononcée en appel et si à la date de l’arrêt d’irrecevabilité le délai d’appel est expiré.
C’est le décret exécutif n° 18-185 du 10 juillet 2018 qui fixe le montant de ce timbre d’avocat et les modalités de son acquittement.Le timbre est apposé sur les premières requêtes présentées devant toutes les juridiction ordinaires ou administratives. En vertu de l’article 3 de ce décret ,Il est entendu par requêtes judiciaires, les requêtes introductives d'instance, les requêtes d'appel, d'opposition, de rétractation et de pourvoi en cassation, les mémoires en réplique, les requêtes de reprise d'instance après expertise ou instruction, les requêtes d'intervention forcée et d'intervention volontaire et les ordonnances sur requêtes. Si la constitution de l’avocat a lieu devant les juridictions pénales, le timbre est apposé sur les lettres de constitution pour le compte du prévenu, de la partie civile ou du civilement responsable, devant les instances d'instruction ou de jugement et si plusieurs avocats se sont constitués dans la même affaire chacun d'eux est tenu à cette procédure.
L’impression des timbres d’avocat est confiée à la Banque d'Algérie , sur demande de l'union nationale des ordres des avocats. Les timbres sont vendus aux avocats au niveau des sièges des ordres des avocats, lesquels sont tenus d'ouvrir un compte social spécial dans lequel est déposé le produit de la vente.Le montant du timbre diffère suivant la nature et le degré de la juridiction .Il est de 100 dinars pour les ordonnances sur requête , de 200 dinars devant le tribunal , de 400 dinars devant la cour , le tribunal administratif et tribunal militaire et de 500 dinars devant le Cour suprême, le Conseil d’Etat et le Tribunal des conflits.
La procédure préalable à la plainte pour chèque sans provision
Par M.Brahimi- le 11/04/2018
Par décision en date du 23/02/2012 , arret n° 603319 ,la Cour supreme a jugé que la violation de la procédure obligatoire et préalable au depôt de plaine pour chèque sans provision en l'occurence le respect des dispositions des articles 526 bis 2 et 526 bis 4 du code de commerce qui impose avant toute porsuite pénale la justificatoin que les deux injonctions ont été notifiées au tireur du chèque ne peut être soulevée pour la premiere fois devant la Cour suprême ( in Revue de la Cour suprême,année 2013,n° 2 , p.386).
Maitre M.BRAHIMI
Avocat à la cour de Bouira,Algérie
brahimimohamed54@gmail.com
Le nouveau mécanisme de placement sous surveillance électronique
Par Mohamed BRAHIMI,Avocat - le 17/02/2018
Dans le sillage de la politique de modernisation de la justice et de la réforme du système pénitentiaire,un nouveau mécanisme qui sera substitué aux peines de prison a été adopté et les modalités de son application ont été précisées par loi n° 18-01 du 30 janvier 2018 complétant la loi n° 05-04 du 27 du 6 février 2005 portant code de l’organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus publiée au journal officiel n° 5 du 30 janvier 2018 .De quoi s’agit-il ? En application de cette nouvelle loi , la personne condamnée définitivement à une peine de prison ne dépassant pas 03 ans peut éviter l’incarcération dans un établissement pénitentiaire en optant pour le Le placement sous surveillance électronique.
Le placement sous surveillance électronique, est un procédé qui permet au condamné d’exécuter toute ou partie de la peine à l’extérieur de l’établissement pénitentiaire.Il consiste en le port par le condamné d’un bracelet électronique , qui permet de détecter sa présence au lieu de son assignation fixé dans la décision du placement rendue par le juge de l'application des peines.
Le juge de l’application des peines peut, d’office ou sur demande du condamné personnellement ou par le biais de son avocat, décider l’exécution de la peine sous le régime du placement sous surveillance électronique, en cas de condamnation a une peine privative de liberté ne dépassant pas trois (3) ans, ou lorsque le restant de la peine à subir n’excède pas cette durée.
Le bénéfice du placement sous Surveillance électronique n’est pas automatique mais elle est subordonnée à certaines conditions :
—Le jugement doit être définitif;
—Le concerné doit justifier d’un domicile ou d’une résidence fixe ;
—Le port du bracelet électronique ne doit pas nuire à la santé du concerné ;
—Le concerné doit s’acquitter des amendes auxquelles il a été condamné.
La demande de bénéfice du placement sous surveillance électronique est présentée au juge de l’application des peines du lieu de résidence du condamné ou du lieu du siège de l’établissement pénitentiaire de son incarcération et il est sursis a l’exécution de la peine jusqu’à l’intervention de la décision définitive sur la demande du concerné, s’il n’est pas détenu.
Le placement sous surveillance électronique emporte, pour le condamné, interdiction de s’absenter de son domicile ou du lieu désigné par le juge de l’application des peines en dehors des périodes fixées par la décision de placement.
Le juge de l’application des peines peut révoquer le placement sous surveillance électronique, dans les cas suivants :
— l’inobservation du concerné de ses obligations sans motifs légitimes ;
— une nouvelle condamnation;
— Si le concerné le demande.
La personne qui se soustrait à la surveillance électronique notamment en enlevant ou en altérant le procédé électronique de surveillance est passible des peines prévues dans le code pénal pour l’infraction d’évasion.
Mise en oeuvre de l'exception d'inconstitutionnalité
Par Mohamed BRAHIMI, avocat - le 09/01/2018
Le Ministre de la justice ,garde des sceaux vient d'annoncer en ce début du mois de janvier 2018 que le projet de loi portant mise en oeuvre de l'exception d'inconstitutionnalié devra être présenté fin mars prochian.Cette loi permettra à tout justiciable de soulever devant son juge l'inconstitutionnalité d'une disposition législative et par ricochet écarter son application.Autant dire une révolution dan notre système judiciaire.
Sur le principe de l'exception d'inconstitutionnalité voir notre billet sur notre blog.
Maitre M.BRAHIMI ,Avocat
Journée d'étude organisée par le barreau de Bouira sur le thème " le code de procédure pénale : les nouvelles dispositions "
Par Mohamed BRAHIMI , Avocat - Le 14/11/2017
Un débat fort intéressant a été organisé lors d'une journée d'étude initiée par l’ordre des avocat de la cour de Bouira et tenu le jeudi 09/11/2017 dans la salle des conférences de l’université de Bouira.Sur le thème « Les nouvelles dispositions du code de procédure pénale »,les conférenciers et les intervenants se sont particulièrement intéressés à la nouvelle juridiction pénale créé par la loi n° 17-07 du 27/03/2017 en l’occurrence « le tribunal criminel d’appel » et au droit de visite de l’avocat au mis en cause lors de sa garde à vue introduit par la loi n° 15-02 du 23/07/2015.
Organisé par l’ordre des avocats, il était attendu que le débat fut vif et passionné notamment sur la nouvel article 51 bis 1 du code de procédure pénale relatif au droit de visite de l’avocat au gardé à vue dans les locaux des services de sécurité . Tous les intervenants furent unanimes à souligner la l’inefficacité pratique de ce droit de visite du fait que ce droit n’est reconnu à l’avocat qu’après expiration de la première garde à vue de 48 heures.Comme souligné par l’un des intervenant , le droit de visite de l’avocat au gardé à vue a été vidé de sa substance du fait que 95 ℅ des gardes à vue ne nécessite pas une prolongation. A supposé même que la garde à vue ait été prolongée , la visite de l’avocat au mis en cause après l’expiration des 48 heures devient inutile car le gardé à vue aurait déjà été auditionné ou passé aux aveux. Si on y ajoute le fait que la loi n’autorise pas l’avocat à assister aux interrogatoires ou confrontations lors de la prolongation de la garde à vue , ni d’avoir accès au dossier lors de la visite , on comprend réticence des avocats à saluer une telle réforme. La principale recommandation de ce séminaire a été donc de modifier la disposition de l’article 51 bis 1 et d’autoriser la visite de l’avocat au gardé à vue des la première heure de la garde à vue.
Concernant le thème en rapport avec la réforme tribunal criminel et l’institution d’un tribunal criminel d’appel ,les intervenants ont bien sûr salué la création de cette nouvelle juridiction qui renforce le droit de l’accusé à un procès équitable en conformité avec les convention internationales signés par l’Algérie mais ont souligné que l’application des nouvelles dispositions peuvent soulever des difficultés. Ainsi en est il de la motivations des jugements du tribunal criminel qui est devenu obligatoire. Comment doit être rédigé la feuille de motivation ?Est-ce à l’image des motivations des jugements correctionnels ?Si c’est le cas , n’y a-t-il pas contradiction avec la nature même du tribunal criminel qui juge selon son intime conviction et dont les délibérations sont secrètes ? Des intervenants ont recommandé de reformuler et de préciser la notion de « motivation » pour qu’elle soit en adéquation avec la spécificité du tribunal criminel. L’article 309 alinéa 8 du code de procédure pénale qui autorise le tribunal criminel à rédiger la feuille de motivations dans le délai de 03 jours après le prononcé du jugement a suscité la réserve de certains intervenants qui ont souligné l’incongruité d’une telle disposition qui permet au tribunal criminel de condamner un accusé à une lourde peine alors que la motivation d’une telle sanction est reporté à 03 jours.
Le Conseil d'Etat censure une délibérarion de la chambre nationale des huissiers
En date du 19/01/2017 dossier n° 130347, la cinquième chambre du Conseil d'Etat a rendu un arrêt annulant une délibération de la chambre nationale des huissiers de justice daté du 04/08/2014 instituant un tableau unique des honoraires dus aux huissiers de justice.L'action en annulation a été introduite par le Ministre de la justice.Les faits et les attendus de cet arret du Conseil d'Etat ne renseignent pas sur la nature des actes et des honoraires mis en cause sachant que ces honoraires sont fixés par décret.En fait le Ministre de la justice est intervenu suite à de nombreuses plaintes émanant tant des avocats que des justiciables faisant état d'un comportement collectif des huissiers de justice imposant une double tarification pour les assignations devant les juridictions.Alors que le décret éxecutif n° 09/78 du 11/09/2009 fixe l'honoraire de l'huissier de justice pour une citation ou une assignation à 1200 dinars , ce derniers demande le double de ce tarif au motif fallacieux que la citation comporte deux actes distincts: la citation ou l'assignation elle-même et le procès-verbal de cette citation ou assignation ce qui est en soi aberrant puisque par définition une citation à comparaitre implique de fait l'établissement d'un procès-verbal de notification.En outre et contrairement à la procédure traditionnelle,le role de l'huissier de justice en matière d'assignation devant la juridiction se limite à notifier au défendeur la copie de la requête introductive d'instance rédigée par l'avocat.
Il est regrettable que l'arrêt du Conseil d'Etat s'est contenté d'annuler le délibération de la chambre des huissiers instituant un tableau unique des honoraires sans statuer expressément sur l'illégalité des tarifs ainsi fixés ce qui a eu pour conséquence la persistance à ce jour de la double tarification.
Incarcération de maitre Abderraouf Aslane:L'UNOA réagit
L'Union nationale des ordres des avocats d’Algérie vient de décider d'un boycott de l'activité judiciaire au niveau national pour le lundi 7 juin 2021.Cette décision a été prise suite à l'incarcération du confrère maitre Abdarraouf Aslane en vertu d'un mandat de dépôt décerné le 26 mai 2021 par le juge d’instruction du tribunal de Tebessa.La mise sous mandat de dépôt a été décidée après qu’une accusation pour le moins surréaliste a été imputée à l'avocat .Il s'agit de l'appartenance au mouvement Rachad que les autorités ont décidé de qualifier de mouvement terroriste. S’agissant d'un avocat en exercice présentant toutes les garanties de présentation pour répondre des faits qui lui sont reprochés tant devant le juge d'instruction que devant la juridiction de jugement , il est pour le moins incongru et non conforme à la loi que cet avocat , auxiliaire de justice ,soit placé sous mandat de dépôt qui plus est, et d'après le rapport présenté devant l'Union nationale des avocats, le dossier des poursuites ne contient aucune preuve ou élément sérieux corroborant l’inculpation pour fait d'appartenance à une organisation terroriste
Cette accusation est d’autant plus suspicieuse que l’avocat est connu pour être un membre actif du collectif de défense des détenus du Hirak.La décision de placement de maitre Arslane sous mandat de dépôt ne peut en aucun cas relever d’une infraction de participation à une organisation terrorise , cette qualification induit préalablement la preuve de l’existence d’une telle organisation c’est-à-dire une organisation qui a commis des actes matériels de terrorisme au sens de l’article 87 bis du code pénal et du décret législatif n° 92-03 du 30/09/1992 relatif à la lutte contre la subversion et le terrorisme ce qui ne s’applique nullement même à une organisation telle que Rachad qui bien qu’étant une organisation d’opposition ne peut être qualifiée de terroriste du moment qu’elle n’a commis aucun acte matériel portant atteinte aux personnes ou aux biens.
Il est de notoriété publique que nos juges pénaux notamment depuis le déclenchement du Hirak ont la main lourde quant aux peines prononcées et aggravent exagérément la qualification des faits reprochés à ceux et celles appréhendés durant les manifestations pacifiques hebdomadaires.Ces faits ( manifester pacifiquement et arborer des slogans ou banderoles hostiles au pouvoir ) qui dans un Etat démocratique constituent un droit constitutionnel et fondamental , sont qualifiés au gré de l’humeur de nos juges tantôt de délits aggravés tantôt de crimes passibles du tribunal criminel. S’attaquer à un avocat et l’incarcérer au motif apparent qu’il est membre actif d’un collectif de défense des détenus du hirak sous couvert d’appartenance à une organisation terroriste est un grave précédent qui écorche encore plus la présomption d’innocence déjà fortement ébranlée et la réaction de L'Union nationale des ordres des avocats d’Algérie est salutaire à plus d’un titre.
Maitre Mohamed BRAHIMI
Avocat à la cour de Bouira
Date de dernière mise à jour : 22/01/2023